l»j èours les plus tftagniSques et les plus gnlantes n'ont vu de fète
comparable a telle qui a eie offerte dimanche a ootre imperatnce
cherie.
Tomes leS lignes d'architecture du Grand - Trianon étaient
ornees de lampions de diverse» couleurs et présentaient le coup-
d'oeil Ie pilos ina» nifique. On croyait voir un palais de fen. La
galerie n'offrait pas un spectacle moios encfianteur. On y apei»
cevait six cents femme.» bril tantes des graces de la jeonesse et parées
de tout ce que l'Asie a de plus précieux de tout ce que l'industrie
fraucaise a de plus parfait.
A buit heures LL. MM. om paru et elles ont parcourtt la
galerie dans toute sa longueur. L'impératrice a parie a toot ie
monde avec la plus grande bouié. Cette aimable souvtraine, qui
n'liabite la France que depuis douze aquinze rnois, en adressant
la parole aux dames dit a cbacune quelques paroles obligeantes
elle les a entretenues tour-a tour de leurs families et de tons les
objets de leur» affections. A ia tnanière dom elle a parlé de tont
ee qui les intéressait, on tut dit qu'ehe etait nee sur les bords
de la Seine.
A neuf heure», LL. MM. ont quitté la galerie pour se rendre
a la salie du speciacle qui se trouve située au-dela du Petit-
Trianon. Dan- la crainte du mauvais teinps on avait établi mie
teme de comil dont la voute etait ornée de leuillage, et dom le
ehemin était couvert de tapis dans toute son étendiie.
Le spectacle a commence a neuf beures un quart on a donné
les Prttjets de Manege. Cette piece a etc euivie d'un oovrage de
Circonsiance, intitule la Grande Familie ou la France en miniature
dont I'suteur est M. Alissan de Cli zet. Dans ceue pièceon
vi yait des acteurs des Francais des Souffons et du theatre Ft-ydcau.
Voici quelques couplets
Sur le voyage de Füormandie.
B A S T I E N N E.
Air Tai vu par - tout dans mes voyages.
Chacun en oifrant sori hommage
Versait des iarmes de piaisir
Kt I'on criait sur son passage
Des vivat a n'en plus htnr
D ia bicn fêter on s'faisait gloihe
P E R E T T E.
On n'en doit pas être surpris
Cast qu'on voulait lui faire croire
Qu'cile etait encorê a Paris.
Un payssn picard chantesur le canal de Saint - Queutin Ie
couplet suiyaot
Air Tout le long de la riviere.
C'est ben le plus beau des canaux
L potte Vs piuj gros bateaux.
Comm' c'est c minod' pour commerce»
Dsns reus es pays qu'on rr; «erse
On transporte du blé. d< vins.
Sur Peau p-ui,qu'on fait der chemins,
On parci urr a'ncot la Frat ce entière
Tuut le long [ter) de la nviere.
A la fin de la piece, te» principaox artistes de l'Opéra ont
execute un joli baliet. Le spectacle terminé, LL. MM. ont com-
me' ce lenr promenade dans le pare dn Petit Trianon. L'enipereur,
le chapea.o a a main, donnait le bras a l'impératriceet était
suivi de toute la cour.
O' sVst d'abord rendu a l'ile d'Amour. C'est la que la féerie
sembiait avoir réuni tons ses prestiges tons ses encbantemeus,
Le temp'e situé au milieu du taeétait magntfiquement illumine,
et le» eaux réflechissaient ses colonnes de feu. Les yeux g'urrè-
taient avec ravissement sur une multitude d - barques élégante»
mon.ee» par un essaim d'amoirs qui sembiaient se jouer dans ies
cordages. Des musiciens cacbés a bord exécutaient des airs mé
lodie ix et cetie harmonie, a-ia foi» douce et mystérieusequi
sembiait sortir du sein dps ondesajoutait encore a la magie du
tableau et anx charmes de ('illusion.
A ce spectacle ont succédé des scènes d'un autregenre LL. M !Y1.
se sont rectliies au hamtau ou I'on avait préparé plus eurs
scènes cbampêtreselles »'y sont repo.-ées un moment pour voir
tin tableau flamand en aciion, et sont ensuite montées dans les
appartemens ou I'on a servi des glacés et des rafrafchissemens.
Bietitót la promenade a centinué; I'on trouvait a chaque pas des
habiians de quelque province de France, des Languedociensdes
Picardsdes Allemande etc. eic. et par une illusion qui cessait
d'être chimérique, ori croyait voir toutes les parties de l'empire
réumes pour fêter une souveraine cbérie. Lorsque LL. MM. ont
arrivées au salon de Poymnie, on a execute un cliceur dont la
musique ast de M. Paer. et les paroles de M. de Chazet
Chantoascélébrons notre reine
ba pui ssnee est dans ses bienfaits
La fête de nr souveraine
Dcvient ia fête des francais.
L'adorer est notre tlevüe.
Son se ptre est un tissti de fleurs.
Chantons chantons Vive Louise
L'écho retenttra jusqu'au fond de ,.os coetirs.
Apre» avoir parenurn Ce-l< - harm; n= dé surprises magiques
LL. vVM. sont reiournées au Grand - Ti anöfl oil I'on a servi
da" la grande galet ie'in-souper magtiifique.. L'enipereur et i'iiu
pératnée se sunt retire, ver» une heüreet le seul mot répété
par-tout était que ceite fete dirigce par M. üespréaux surpassait
l'idee qu'oti svsit po »'en faire o* ne pen mieux ia louer qu'en
disant qu elle a eté dl:.',ne du «onverain qui l'a conjue et de l'au-
guste pr'neesse qui I a iuspirée.
S, M. l'-in .er" r a lenn hier un conseil de commerce.
Da 28. LL. MM. II. d-ivem dit on prolonger leur séjnur a
Trli"'e jusqn'a ia fin le la jenia'qe,
NOUVEbLES OFFlCIELLES DES ARMÉES EN ESPAGNE.
Catalogue. U" aide-de earnn de Martinez, commandant a
F' res avair deserté le 8 anut et annoncé que la garnison
ét-i ans un afTre-'X dénuement et réduile a quelques onces de
pain et tin pea d eau que ne ponvant espérer de secours elle
■était décidée a se faire jour a la bayonuette et a leuter vu coup de
désespoirmais Figuières était enveloppée par une ligne formi
dable de circonvallation de plus de 4 mi le toises de développe-
ment j cette ligne était forniée par une chaine de redoutes fermée»,
liees entr'elles par des retranchemens et couvertes par un double
rang d'abattis. La surveillance avait redouble d'acuvité depuis
quelques muts; les genéraux passaient ces nuits dans les lignes
le due de Tarente avait pris les dispositions lts plus capab.'^s
d'óter a l'ennemi tout iiioyen d'écliapper a son sort. Après avo r
épuisé tous ses vivres et ses munitions, Martinez a teute dans -t
nuit du 16 de forcer les lignes a I» téte de toute sa ganisoA il
arrivait prés des premiers abattis quand un feu terrible se deve-
loppa sur sa colonne lui tua 400 hommes et l'obligea a rentrer
dans la place. Le 19 au matin il s'est rendu a discretion
ne demandant que la vie sauve. La garnison a défilé sans armes
sur les glacis; elle s'est trouvée encore <le 3500 hommes et prés
de 556 officiers dont un marechbl-de-camp plusieurs brigadiers
et 80 officiers supétieurs cette garnison est arrivée a Perpignau
It- 21 et ie 22. Deux mille hommes avairnt péri dans Figuières
par le feu ou par les maladies depuis le commencement du blocus
qui a dure 4 mois la place n'ayant point etc attaquée, et tous
les travaux s'étant bornés a ceux d'un blocus ngoureux, cette
importante forteresse est restée intacte. On ne peut trop louer
i'activité et la perseverance qu'ont déployées les troupes du blocus
l'ariillerie et Ie génie nnt rivalisé de zèle dans ce» immenses travaux.
Lettre da due de Tarente it S. E.xc. le Ministre de la Guerre.
An camp sous Figuières, le ij aoiit 1811.
Monsieur le due, j'at I'honneur d'iutormer V. Kxc. que la
psrtie valide de la garnison de Figuièresau nombre de 55oo h.om-
nies, a tenié inutileinent cette nuit de s'échapper. La sortie gé
nérale a eu lieu »ur le front tie la plaine mais signalee par le
feu de nos avant-posteselle a été accueillie par one fusillade si
vive aux cris de vice I empereuret par tain de iniiraille "es
d'obns, qu'elle s'est retiree precipuamment et en désordre dans
ses remparts;le jour a fait découvrir le champ couvert de morts
de blesses et tie debris. Suivant le rapport de plusieurs officiers
supérieurs enlevés ce matin, ia perteen blessés est nombreuse
pas un seul hotnine n'a pu franchir la première ligne d'abatis
et il y avait encore d'auires obstacles avant de parvenir jusqu'a
110s hayonnettes. Pendant deux jours les espagnols ont éie occnpés
a bri-er et a détruire ce qu'ils ne pouvaient emporter oubruler;
les fours sont rompus. II leur avait été fait une double ration
d'eau de-vie et troi» jours de pain tels sont les rappuris que S. Exc.
ie colonel-général m'a adressés ce matin, en me demandant l'au-
turnation de profiler du trouble et de ia terreur que semb'abie
reception a du inspirer aux espagtiolspour les summer de se
rendre a discretion sous peine d'etre passés par ies armes
quoitpie je comote pen «nr le succes de cette semination qui
hat era: de quelques jours la reddition tie la forteresse, néanmoins
je l'ai autorisée. Mes avant-postes de Liers ont été attaqués hier
par les miquelets j'ai fait faire une baitue générale qui a tout
disperse. Tl paraltrait que 7 a 800 de ces gens cherchaieut a favoriser
Tévacuatioix dti fort. Tout porte a croire que le dénouement de
Figuières touche a son terme.
Agréez, M. le due, l'assurance nouvelle de ma consideration
disiinfiiée. Signé le maréchal due de Tarente Macdonald.
o c
Lettre du due de Tarente a S. Exc. le Ministre de la Guerre.
Au camp devant Figuières le 19 aoüt 1811.
M. le due',
J'ai la satisfaction d'informer V. Exc. que la valeur, le devoae-
rnent et la perseverance de l'armée de S. M. en Catalogue, a
triomphé de la perfïdie des traiires qui ont livré la forteresse de
Figuietes a l'ennemi ils sont dans Ies fers cette place est au-
jourd'hui reconquise et au pouvotr de I'empereur. La garnison
espagnole ayant inutileinent tenté de s'échapper dans la nuit du
16 et avec perte tie 4°° hommes a été forcée de se rendre a
discretion et pour toute Javeur la tie sauve. Elle est sortie sans
arme» ce matin de la forteresse, au nombre de 55oo hommes,
et prés de 55« olfoers, dunt le martchal-de-camp Martinez,
plusieurs brigadiers genéraux, 80 officiers supérieurs, etc.; elle
est dirigée en trots colonnes sur Perpignan ou elle airivera les
2t et 22. Cette garnison a perdu depuis le blocus plus de 2000
hommes, par le feu oude mort naturelle; il reste tóoo ntalades
a rhöpitdl, et 200 non combattaus qui seront renvoyés. L'armée
de S. M. a brave plus de 60,000 coups de canon el deux millions
de coups de fusils sans beaucoup de perte. Elle a supporté avec
une coustance vraiment exemplaire, les peines les fatigues, les
intempeiies du cliinat, pendant quatre muis neuf jours de blocus,
et pa-sé depuis le 24 juillet vingt cinq nuits de suite sous les armes.
Les travaux des lignes de contrevallation et circonvallation sont
itnmen.es; S. M. pourra en juger, si elle daigne jeter les yeux
sur le plan que je transmets a V. Exc. L'arme du génie les a en
grande parut' dinges avec un zèle et une activité scalenus. Cetle
de ['artillerie a :;te ce qu'elle est toujoursexcellente le généraf
cl e division Tamil !a commande et le général Nourry a élevé et
dii igé toutes Ie» batteries dont quelques-unes pl tcées très-hardiment
a moms de trois cents toises de la forteresse. Les redoutes du 3j.e
de ligne, S.e léger, i6'.= st Gjde ligne, 02.e leger, n.e-, 81.e#
60. C)5.e celles de la geodai inerie imperiale et des westphaliens
out re (pil le nont des corps qui y ont assiduement travailié les
premiers 11e sont qu'a portee de fusil du ehemin couvert, les
5.' ei 26.e légers out égaiement beaucoup travailié. Ces corps
sous les ordre» des genéraux Quesnel Clément, Palmaroie, Plan
Sonne, Lelèbvre les adjudans - com rit an da os Vigier BeurmanO,
les colonels Lamarque et Petit formaient la ligne de blocus qu
la renfor^aient chaque nuit. L'escadron du 2o.c et la 29.e de chas
seurs l'escadron du 24.= de dragons les'anciers gendarmes étaieut
aussi en partie a cheval. Enfin une réserve d'élite composes de
gendarmerie a pied, et de détgebemen» de divers corps, corn-
irrandés a tour de role par les genéraux ivier Nourry et Piojt,
l'adjodant commandant NivetIe» chefs de batai'lon d'état-major
Ferrst j, Gnibourg et le chef d'escadrou Séguin tnou aide de-